Réunis en assemblée syndicale ce dimanche, les travailleurs et travailleuses de l’usine Molson de la rue Notre-Dame ont accepté les offres finales de leur employeur dans une proportion de 55%.
La Section locale 1999 du syndicat des Teamsters représente les intérêts des quelque 550 salariés de cette usine, notamment à l’embouteillage et à la livraison. Les travailleurs avaient auparavant refusé deux offres patronales, la première à 57 % et la deuxième à 52 %. Ils s’étaient donné un mandat de grève le 25 février dernier à 87 %.
Les principaux enjeux à la table de négociations étaient le régime de retraite, les assurances collectives et les salaires.
Plus de 438 travailleurs et travailleuses participaient à cette assemblée.
Incertitudes
Cependant, les travailleurs sont toujours inquiets des conséquences qu’aura le déménagement de l’usine sur la Rive-Sud. Le virage canette qu’a pris le brasseur au cours des dernières années a contribué à la disparition de dizaines d’emplois. Les syndiqués craignent que Molson mette fin à la production de bouteilles brunes, ce contenant nettement plus écologique que les canettes qui contribue au maintien de centaines d’emplois de qualité.
D’ailleurs, le syndicat des Teamsters attend toujours de rencontrer la ministre Melançon, plusieurs mois après l’avoir sollicité pour discuter de l’avenir de l’entente Recyc-Québec.
Cette entente, qui est le fondement du système de consignation de canettes en place au Québec depuis 1984, lie les brasseurs ainsi que les fabricants et détaillants de boissons gazeuses. Elle découle de la Loi sur la vente et la distribution de bière et de boissons gazeuses dans des contenants à remplissage unique.
Jusqu’à 2016 les brasseurs payaient des pénalités lorsqu’elles vendaient plus de 37 % de leur production de bière en canettes, mais est-ce encore le cas à l’heure actuelle? De plus, le non-renouvèlement de l’entente a créé un vide règlementaire qui pourrait inciter les brasseurs à ne produire que des canettes de bière.
Mentionnons que 55 % de la production de bière au Québec est vendue en canettes… Par conséquent, les brasseurs, loin d’être lésés par les pénalités financières imposées par le gouvernement, continuent de favoriser le contenant en aluminium.
Près du tiers des canettes se retrouvent dans des sites d’enfouissement, contrairement aux bouteilles brunes qui sont récupérées à 98 % et recyclées plus de 17 fois.